Cinq ans se sont écoulés depuis qu’Artur Beterbiev a mis les pieds dans un ring de boxe au Québec. En fait, c’était le 23 décembre 2016 à Gatineau que le pugiliste d'origine tchétchène s’était battu pour la dernière fois ici.
C’est vendredi soir le 17 décembre prochain qu’il affrontera l'Américain Marcus Browne au Centre Bell. Il mettra ses deux ceintures de championnat du monde en jeu.
Et même si Beterbiev n’a peur de personne, il n’a pas caché qu’il était fébrile.
« Oui, je ressens un peu de nervosité. Même si je ne suis pas né ici, ça reste que c’est chez moi maintenant. Ma famille est ici maintenant et ça fait longtemps que je n’ai pas eu la chance de me battre ici depuis un bon bout de temps. »
Et même si les enfants de Beterbiev vont à l’école en français, le champion du monde en a déjà assez avec son apprentissage de l’anglais.
« Je ne parle pas français, a-t-il lancé en rigolant dans la langue de Molière. Ma mère suit présentement des cours de français et elle aime bien ça. Si elle est heureuse, alors je suis heureux aussi. »
Depuis son dernier combat au Québec, Beterbiev vu sa carrière exploser, remportant deux titres de championnat du monde. Mais son absence n’a pas aidé sa popularité ici.
Mais malgré sa nouvelle notoriété, il demeure un inconnu au Québec, selon le promoteur Yvon Michel.
« Les amateurs de boxe savent tous qui il est, c’est peut-être le meilleur boxeur d’ici dans l’histoire, il est sublime. Il gagne tous ses combats par K.O., il a deux ceintures de championnat du monde, c’est du jamais vu ici. Maintenant notre défi c’est de le faire connaître aux gens qui ne sont pas nécessairement des gens qui suivent la boxe. »
Le principal intéressé ne partage pas l’avis du promoteur.
« J’aimerais un jour dire que je suis le meilleur de l’histoire ici, mais je ne suis pas rendu là. Il y en a eu de bons boxeurs d’ici. J’aimerais un jour pouvoir l’affirmer, mais j’ai encore des choses à accomplir. »
Même si Jean Pascal a battu Marcus Browne en 2019, Beterbiev indique ne pas avoir l’intention de le contacter pour obtenir plus d’information.
L’objectif ultime: Canelo
Même si le Mexicain Canelo Alvarez a parlé à plus d’une reprise d’un combat face à Beterbiev, il n’y a rien de concret dans l’air. Canelo aurait d’ailleurs préféré un combat chez les mi-lourds.
Si jamais Beterbiev l’emportait face à Browne, un combat face à Joe Smith au printemps serait possible.
Ensuite, il y aurait peut-être chance de le voir monter dans le ring contre le grand rouquin.
« Il faut que les médias en parlent plus, a expliqué Michel. Il faut que Beterbiev devienne un incontournable aux yeux de tous. »
Mais pour son entraîneur Marc Ramsay, ça ne sert à rien d’attendre après cela.
« On en a parlé il y a quelques années lorsque Canelo a lancé son nom après un combat. Mais on n’en a pas reparlé depuis. On fait nos affaires, il fait sa carrière et on verra ce qui se passera. On ne peut pas être ici à attendre que ça se fasse. »
Dans le cas de Beterbiev, il ne s’en fait pas trop non plus.
« Je ne suis pas le genre de gars qui se projette trop loin dans l’avenir, je ne suis qu’un boxeur. De toute façon, je suis confiant que ce combat se fera un jour, pour l’instant, je prends ça un jour à la fois. »