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Comédie musicale

Tous au Pub Royal avec les Cowboys Fringants

Tous au Pub Royal avec les Cowboys Fringants
Tous et toutes au Pub Royal. / Photo courtoisie/JF Savaria
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Depuis plus d’un quart de siècle, les chansons des Cowboys Fringants ont deux immenses qualités: cette capacité d’être festives au plus haut point et de nous toucher droit au cœur. C’est exactement ce que fait Pub Royal, la comédie musicale des Cowboys Fringants présentée, jeudi, au Théâtre Maisonneuve.

Cette production créée par Les 7 doigts de la main, La Tribu et les Cowboys eux-mêmes a le mérite d’être aussi rassembleuse qu’un concert du groupe, quoique dans un contexte fort différent. Sept interprètes, autant de danseurs et danseuses ainsi que six acrobates livrent 14 chansons – des classiques et des inédites – du band québécois.

Jonathan (Richard Charest), un courtier d’assurance beige, se retrouve au Pub Royal en raison d’un accident d’auto mineur. Il y fait la connaissance d’un groupe bigarré formé des serveuses Loulou (Émilie Josset) et La Catherine (Alexia Gourd); de Johnny Flash (Martin Giroux), un vieux rocker d’une autre époque; de Normand (Yvan Pednault) et d’Yves (Christian Laporte), un camionneur et un chômeur; ainsi que de Siriso (Kevin Houle), un type trop poli et maniéré pour l’endroit qui semble avoir une emprise sur tout le monde.

Graduellement, Jonathan va comprendre qu’il se retrouve dans l’équivalent pub de l’Hôtel California des Eagles («You can check out any time you like, but you can never leave») pour des raisons que l’on vous laisse découvrir à travers une trame narrative très bien ficelée.

Joyeux Calvaire! au Pub Royal - Photo JF Savaria

Source: Joyeux Calvaire! au Pub Royal - Photo JF Savaria

Rassembleurs, les Cowboys, disais-je? Depuis toujours. Et l’amorce endiablée de Bienvenue chez vous, avec son énergie et ses effluves slaves qui évoquent un tantinet Fiddler on the Roof, font mouche.

D’un tableau à l’autre, les personnages gagnent en chair grâce au livret de Sébastien Soldevila, qui signe également une mise en scène dynamique. Tout l’espace du Pub Royal est mis à contribution dans des numéros qui mettent parfois en présence vingt personnes. Ça bouge, ça déménage et c’est un régal pour l’œil.

Les chorégraphies apportent une touche particulière à certaines chansons. Disons qu’on n’a pas vu trop, trop de danseurs dans les concerts des Cowboys au cours des ans, sauf au parterre.

La production offre des tableaux impressionnants. - Photo JF Savaria

Source: La production offre des tableaux impressionnants. - Photo JF Savaria

Les prouesses spectaculaires des acrobates, loin de détourner l’attention du propos ou des chansons, apportent une dimension jamais vue à l’œuvre des Cowboys Fringants. Tous et toutes ont l’occasion de briller. Mention spéciale à Victor Crépin pour son agilité dans un corps de joueur de football et à la grâce et à la flexibilité de Frida Velasco qui sert un gâteau d’anniversaire de la manière la plus originale jamais vue.

D’une voix à des voix

Durant des décennies, ce sont les Cowboys Fringants – avec ou sans musiciens supplémentaires – qui ont fait entendre leurs chansons à des milliers de spectateurs. Ça allait d’une poignée de fidèles de la première heure dans des petits lieux de diffusion comme les Verres stérilisés, à Montréal, aux marées de monde sur les plaines d’Abraham, à Québec, tout en passant en chemin plusieurs fois par le Centre Bell.

Peu importe la dimension de la salle ou l’étendue du site extérieur, c’était la voix de Karl qui se rendait jusqu’à nous. Dans Pub Royal, on a l’impression de vivre l’inverse. C’est un peu comme si le peuple – par l’entremise des chanteurs, des danseurs et des acrobates – s’était déplacé du parterre à la scène pour reprendre le flambeau du groupe et continuer de faire vivre cette œuvre musicale marquante dans un écrin scénique différent. L’esprit du groupe demeure omniprésent, même avec d’autres artistes. Cet aspect s’avère très, très touchant.

Évidemment, cela fait tout drôle d’entendre les chansons d’antan des Cowboys interprétées par quelqu’un d’autre que Karl, peu importe à quel moment vous avez découvert le groupe. Période Motel Capri, dans mon cas. Mais tous les interprètes masculins ont l’excellente idée de ne pas tenter de jouer la carte de l’imitation, même pas dans la gestuelle. Et tout le monde tombe à la renverse lors de l’interprétation de Pub Royal par Alexia Gourd, quand elle flotte au-dessus de la scène, soulevée par des sangles.

Du dynamisme dans la mise en scène. - Photo Sébastien Lozé.

Source: Du dynamisme dans la mise en scène. - Photo Sébastien Lozé.

Bien sûr, cette sensation est moins présente avec les nouvelles chansons dans la mesure que nous, les auditeurs de longue date, n’avons pas encore entendu les versions studio de ces nouvelles œuvres. N’empêche, toutes les qualités d’écriture de Jean-François Pauzé que l’on connaît depuis toujours se retrouvent dans les nouveaux titres, comme dans celui, puissant, interprété par Émilie Josset : «Certains gens ne sont pas faits pour la vie.»

La fin du show, chantée avec ferveur par Martin Giroux, est indiscutablement un hommage de Pauzé à son pote Karl et l’un des plus grands moments d’émotions de cette production qui n’en manque pas. Il y a parfois des clins d’œil à certaines chansons par l’entremise d’un échange parlé ou par l’entremise du décor. Les publicités sur les murs de la bière Break syndical «BS», de La Reine – meilleure blonde au monde – et La Grand-messe – microbrasserie – sont très réussies.

Petit bémol, même si Pub Royal n’a jamais été annoncée comme une rétrospective de l’œuvre des Cowboys fringants, on aurait aimé un peu plus d’anciennes chansons. Seulement quatre titres d’avant 2010. Remarquez, il n’y a rien de plus facile que d’ajouter une ou deux chansons, ici et là, voire, d’en intégrer d’autres lors d’une mouture subséquente.

Car à en juger par la réaction de la foule lors de la finale avec Les étoiles filantes, je me dis que l’on va visiter et revisiter souvent le pub dans les prochaines années. D’ailleurs, le tas de supplémentaires annoncées pour 2024 – Montréal, Québec, Trois-Rivières, Sherbrooke, Ottawa et même Paris – en font foi.

Le Pub Royal, comme les Cowboys, finalement, est là pour s’imbriquer dans la culture populaire.

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