Les restaurateurs aimeraient que le gouvernement du Québec révise la loi qui leur interdit d’obliger les serveurs à partager leurs pourboires. Des clients, quant à eux, estiment que les taux proposés sur les terminaux de paiement sont abusifs. Bref, faut-il revoir les règles relatives aux pourboires ?
L’association de restaurateurs du Québec souhaite pour sa part un changement dans la loi au sujet des pourboires. En fait, il propose que le pourboire puisse être partagé entre les employés d’un restaurant.
«Le pourboire cause des déséquilibres dans notre industrie. Un cuisinier gagne en moyenne 9 dollars l’heure. Un serveur, avec pourboire, obtient environ 35 $ l’heure. […] Selon la loi, l’employeur et les autres employés n’ont pas un mot à dire sur le pourboire qui est dédié au serveur. Lorsqu’une équipe accepte néanmoins de séparer le pourboire entre les serveurs et les cuisiniers, elle a un avantage sur un autre restaurant qui n’arrive pas à trouver d’entente. Celui-ci est donc moins attrayant pour les travailleurs en cuisine, au sujet de la rémunération. Nous aimerions donc que l’article 50 sur les normes du travail soit modifié.»
Par ailleurs, Jules Pector-Lallemand, écrivain et sociologue, rappelle que ce débat a déjà eu lieu dans l’histoire du Québec. Dans un article publié dans Le Devoir, il affirme que le sujet du pourboire a créé une sorte de «panique morale» dans la société.
«Le pourboire cause toujours un malaise, car il est ambivalent. Cette norme du 15 % est presque acquise. C’est un paiement et aussi une forme de cadeau. Parfois on trouve un équilibre. […] À mon avis, nous allons trouver un accord collectif.»