Ceux qui ont suivi la carrière de Jean Pascal n’ont pas été surpris de le voir sortir un autre lapin de son chapeau, vendredi à Tampa, quand il a réussi un autre tour de force face à Fanlong Meng.
Même s’il était négligé, même s’il affrontait un boxeur invaincu et plus jeune que lui, Pascal a remporté haut la main ce combat qui s’est avéré le premier grand gala organisé par Pro Box TV.
En l’emportant, Pascal est devenu l’aspirant obligatoire au titre IBF du champion du monde Artur Beterbiev. Et connaissant Pascal, il faut d’attendre à ce que ce dernier lui fasse de l’œil.
Mais la question est: « Est-ce que Jean Pascal a-t-il vraiment besoin de cela? » Devenir champion du monde trois fois lui assurerait une place dans l’histoire, mais est-ce vraiment nécessaire?
Il pourrait tout simplement livrer un dernier combat à Montréal, contre un adversaire plus accessible, terminer sa carrière en beauté et tirer sa révérence au sommet de son art. Car un combat face au puissant Beterbiev pourrait aussi mal tourner. Ce n’est pas le genre de risque que son entourage aimerait le voir prendre.
C’est clair qu’un duel face à Beterbiev serait plus vendeur, donc, plus payant, et attirerait assurément les plus gros réseaux de télévision. Mais le risque est de terminer sa carrière sur une cuisante défaite.
Il y a aussi encore la mince possibilité que Beterbiev perde le mois prochain face à Joe Smith. À ce moment, le défi serait moins dangereux pour Pascal, et la décision plus facile.
Le temple de la renommée
Avec les adversaires qu’il a affrontés dans sa carrière - Carl Froch, Chad Dawson, Bernard Hopkins (deux fois), Lucian Bute, Sergey Kovalev (deux fois), Eleider Alvarez, Dmitrii Bivol, Marcus Browne et Badou Jack - et deux titres de championnat du monde espacés par 10 ans, Jean Pascal aurait dû être un candidat presque automatique au temple de la renommée.
Il n’est pas clair si son test positif lui fermera à tout jamais les portes du temple, à Canastota, mais à ce stade-ci, peu importe ce qu’il fait, son sort est probablement déjà scellé.
Tyson Fury, Canelo Alvarez, Dillian Whyte Billy Joe Saunders, Roy Jones Jr et Julio Cesar Chavez, pour ne nommer que ceux-là, ont tous testé positif à un moment donné dans leur carrière. Roy Jones entrera d’ailleurs au Temple de la renommée cet été.
Sachant cela, Pascal est-il vraiment obligé de risquer la chose face à Beterbiev?
Une chose est certaine, ce serait le gala le plus couru à Montréal depuis plusieurs années, et ça, c’est ce qui fait vibrer un gars comme Pascal.
Ce ne sera pas une décision facile à prendre. En espérant qu’il prendra la bonne.