Une lanceuse d'alerte a informé le gouvernement en 2017 de certaines irrégularités dans la transition numérique de la SAAQ.
La lettre envoyée par Pascale St-Hilaire, alors directrice générale de la planification et de la performance, a été présentée ce lundi matin à la commission Gallant, qui reprenait ses travaux à Montréal.
Cette cadre avait été embauchée pour superviser le déploiement du Carrefour de services numérique (CASA).
La lettre, jusqu'aujourd'hui confidentielle, est titrée Enjeux majeurs à la SAAQ.
Voici un passage :
«Je crois que les comportements, les positions d'influence et les propos de M. Malenfant soulèvent des questionnements éthiques relatifs au respect de ses obligations d'administrateur d'État, des divers règlements et directives en gestion contractuelle ainsi que des meilleures pratiques de gestion au sein de la fonction publique. En sus des exemples cités plus haut, il prétend qu'il va devenir le futur président de la SAAQ et il se dit favorisé par les autorités concernées. Puis, le 14 octobre 2016, il m'a envoyée à la maison sans la moindre raison. Il a simplement invoqué un manque de "fit" avec lui et certains de ses proches (sa "garde"). Il m'a fait escorter de mon bureau à la sortie de l'édifice par une gestionnaire des ressources humaines.»
L'un des destinataires de cette lettre, l'ex-ministre des Transports Laurent Lessard, a témoigné à la commission Gallant, ce lundi.
En poste sous le gouvernement libéral de Philippe Couillard, il soutient que sa chef de cabinet a fait un suivi avec la lanceuse d'alerte, et a informé son collègue au Conseil du Trésor, Pierre Moreau, et la PDG de la SAAQ, Nathalie Tremblay.
L'ex-ministre libéral Laurent Lessard sait que la PDG de l'époque a rencontré Pascale St-Hilaire, qui avait été démise de ses fonctions par Karl Malendant, à cette époque grand patron du projet numérique de SAAQclic.
Il a cependant déclaré ne pas savoir quel suivi a été fait par la suite.